En dehors de nos travaux personnels, les animateurs de la section poterie, Josephte & Serge, nous ont proposé un travail sur les engobes et l'enfumage. Il s'agissait de faire une pièce sur un modèle donné trouvé dans la revue de la céramique et du verre et de la traiter à l'engobe, puis de finaliser la cuisson par un enfumage.
Reportage ci-dessous.
Tout d'abord, l'inspiration de la forme, en lame de hache
Les différentes étapes de la confection de la forme : (cliquez sur les photos pour leur rendre leur taille réelle)
puis on colle le fond (colombin et barbotine)
Le séchage s'effectue très graduellement. Entre chaque séance, la pièce est enveloppée de papier légèrement humidifié puis de sacs plastique hermétiques. Interviennent plusieurs séances de polissage au galet, puis les motifs sont ajoutés à l'engobe.
L'engobe ? C'est quoi ?
L'engobe est un mélange d'oxyde colorant et de terre blanche. L'oxyde étant le colorant, la terre le liant, le fondant qui va fixer l'oxyde à la cuisson.
Pour le réaliser il faut prendre un liant neutre c'est à dire blanc (terre blanche à faïence, à grès ou à porcelaine).
La proportion du mélange est de 1/3 d'oxyde pour 2/3 de terre. L'idéal est de le fabriquer avec de la poudre d'oxyde et de la poudre de terre. On ajoute de l'eau et l'on fabrique une barbotine colorée, qui a la consistance d'une crème anglaise. Il ne faut pas qu'il soit trop liquide ni trop épais.
Il se pose sur la surface de la terre qui a préalablement un peu séché et durcit. La terre avide d'eau absorbe alors immédiatement cette peau colorée humide dont on la recouvre.
Son épaisseur ne doit pas dépasser un millimètre si on veut qu'il tienne bien à la surface surtout lorsqu'on y pose ensuite une couverte qui va émailler de façon translucide la surface de la pièce et raviver la couleur de l'engobe (la couverte s'utilise pour des objets décoratifs ou des poteries).
On peut travailler l'engobe de différentes façons. Au pinceau comme une peinture que l'on pose délicatement en effleurant la surface de l'objet. Au chiffon, au doigt, à la spatule. On peut ensuite le gratter, y inscrire ce que l'on veut, réaliser un vrai travail graphique avec des outils pointus. On peut superposer les engobes et donc les couleurs en les posant et en revenant sur elles de façon à les mêler. On peut faire des projections d'engobe à la brosse, au pinceau. On peut déposer des gouttes d'engobe. On peut imprimer une texture en creux sur la terre engobée. On peut s'en servir pour patiner à cru en balayant rapidement la surface de l'objet et en déposant une fine couche sur les aspérités de sa surface...
L'engobe est une matière sensuelle de fine épaisseur qui permet donc de réaliser une patine, un décor sur poterie ou sculpture, un travail de surface et de couleur avant cuisson. Après cuisson il est totalement intégré à la surface.
Il y a une plus grande gamme de couleurs à basse température (980°)qu'à haute température (1280°)et les couleurs sont également plus vives à basse température, car elles tiennent mieux la chaleur. On peut réaliser son engobe avec de la porcelaine en guise de liant. En effet, la porcelaine étant de couleur très blanche ça donne des couleurs plus pures.
Après chaque couche d'engobe, une nouvelle étape de lissage au galet est nécessaire.
Une première cuisson (980°) a lieu lorsque les pièces sont considérées terminées et parfaitement sèches.
On obtient un "biscuit" qui sera présenté à l'opération d'enfumage.
Ce biscuit peut être traité de différentes manières. On peut le recouvrir totalement ou partiellement d'émail, de préférence un émail raku qui donnera ces craquelures toujours esthétiquement appréciées. La pièce est ensuite placée dans un four dont la température est portée aux alentours de 1000 degrés. La pièce est sortie du four à cette température pour être mise dans un récipient sur un lit de matière inflammable : écorce, copeaux de bois, sciure, papier. Suivant l'effet recherché on projette rapidement plus ou moins de matière sur la pièce encore rouge. L'embrasement est immédiat et il faut assez vite couper l'apport d'oxygène.
Quelques temps après, la suie a plus ou moins noirci les surfaces non émaillées, la pièce encore chaude peut être traitée pour les finitions et le nettoyage. Pour ce qui nous concerne, ces finitions ont été effectuées à la demande de chaque créateur par la main artistiquement inspirée , et intelligemment prolongée par un fer à souder, de Serge.
Le matériel est relativement simple : un four, ici à gaz, acheté dans le commerce ou fabriqué (comme celui que l'on voit partiellement à droite), des seaux et/ou des lessiveuses avec couvercles, de longues pinces, des gants et des lunettes et un masque respiratoire.
Les biscuits en attente d'enfumage
Les finitions se font à la lampe à souder pour enlever l'excès de suie là où l'on veut que les effets de la couleur apparaissent.
L'exposition
(clic sur les photos pour les agrandir)
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